Histoire/exemple d'une matinée d'animation au lycée Sophie Germain de Thionville:Nous rencontrons 4 classes d'une trentaine d'élèves chacune, les élèves ont entre 15 et 19 ans, Tous, sont en première année de BEP secrétariat, comptabilité ou vente. Ces futurs professionnels seront dans leur métier au contact de clients, c'est pour cela que la discrimination les intéresse de près.
Nous commençons par le débroussaillage de la thématique:
« Qu’est ce que pour vous la discrimination? », « quelle est la différence avec le racisme? »
Les réponses fusent de toutes parts. La frontière est difficilement cernée entre discrimination et d'autres phénomènes comme le sexisme, l'homophobie et le racisme entre autre.
Pour avoir une idée un peu plus précise des élèves que nous avons en face de nous, nous leur demandons s’ils ont déjà été victime de discrimination?
Certains répondent: « oui », donnent de brefs exemples, mais ne vont pas au bout de leur récit, cette question les gène.
Au cours de la séance, ces mêmes élèves qui se sont fait remarqués par leur sensibilité à cette question ne prenne que peu la parole et ne s'intéressent que de loin aux scénarios, mais il est essentiel qu'ils aient entendu, écouté et compris ce que leurs camarades ont eu à dire.
Nous avons opté pour une démarche d'intervention interactive : nous formons des groupes et distribuons à chacun d'e

ux un scénario qui les plaçe dans « la peau » d'une personne discriminée ou de discriminante:
« Vous êtes PDG d'une entreprise, vous souhaitez recruter un nouveau collaborateur. Vous avez retenu le CV de Youssouf pour un poste de commercial. Celui-ci se présente en baskets avec une casquette sur la tête. Comment réagissez-vous? »
Ou encore... » Vous êtes gérant d'un discothèque: vous voyez arriver un groupe d'handicapés. Comment réagissez-vous? »
Les réactions sont diverses:
La situation de discrimination n'est pas toujours simple à discerner.
Le débat se créé rapidement:
« Non, je ne laisse pas entrer le groupe d'handicapés, c'est trop dangereux pour eux!!! »,
« Ça va me faire perdre du chiffre »,
« Ça ne va pas comment pouvez vous dire ça, tout le monde a le droit de s'amuser! », « c'est interdit par la loi de refuser des personnes! C'est de la discrimination! »
Par ailleurs, il leurs parait tout à fait normal que l'on refuse quelqu'un qui se rende à un entretien avec des baskets et une casquette, cela relève, pour plus une très grande majorité, d'un manque de respect envers l'employeur. Cette mise en situation est rarement mise sur le compte de la discrimination, mais sur celui du bon sens, du respect et de l'envie de réussir.
Il est essentiel de mettre en avant des situations ambiguës mais qui doivent permettre aux jeunes de prendre position, de défendre leur position.
Malgré ce que l’on pourrait penser, les plus jeunes, nos adolescents,

ont bien ancré les discriminations desquelles ils sont victimes : par rapport aux différences de sexes, d’âge, de différences sociales, ethniques….
Nous ne désirons pas changer les représentations mais conforter les personnes les plus ouvertes dans leurs choix et essayer de faire réfléchir les autres sur leurs représentations.
Un long travail reste à faire….